Les drapeaux et leur histoire
Drapeaux et bannières sont désormais inséparables de notre vie quotidienne. Les plus célèbres, bien sûr, sont ceux qui symbolisent les États et sont hissés dans les capitales de par le monde entier pour les grandes occasions, comme les fêtes nationales. Et pourtant, beaucoup de boutiques ou d’entreprises utilisent aussi ces pièces d’étoffe, frappées du logo de leur marque, pour attirer l’attention des passants sur leurs produits.
Du reste, il ne faut surtout pas confondre les termes de drapeau et de bannière, ce qui est pourtant souvent le cas dans le langage populaire. Voici ce qui les distingue : une bannière est toujours une pièce unique, qui est fixée à son mât de façon permanente et qui n’est pas aisément remplaçable. Le drapeau, quant à lui, est fabriqué en grandes quantités – et dans des tailles différentes – et peut donc être tout simplement jeté et remplacé s’il est usé.
Qu’est-ce qu’un drapeau ?
Un drapeau est défini par l’arrangement bidimensionnel abstrait de surfaces, de couleurs et de symboles. Il est d’habitude de forme rectangulaire, mais cela n’est pas une règle absolue. Un drapeau est le plus souvent confectionné en tissu, d’autres matériaux pouvant toutefois être employés : métal, matière plastique ou papier.
Autrefois, les drapeaux servaient à transmettre visuellement des informations à grande distance, comme sur les navires – auquel cas ils prenaient toutefois le nom de « pavillons ». Leur usage comme symbole d’appartenance à un corps constitué ou à une collectivité remonte à plus loin encore dans le temps. C’est dire si le drapeau est en fait beaucoup plus ancien que nombre de gens le pensent.
Les drapeaux et leur histoire
Le drapeau descend des emblèmes de l’Antiquité : il s’agissait alors de sortes d’étendards. Ils sont restés en usage jusqu’à nos jours dans certaines régions du monde. Les plus anciens témoignages d’utilisation remontent à environ 5500 ans et figurent sur des poteries de l’Ancienne Égypte.
Ces emblèmes étaient donc déjà très répandus dans l’histoire humaine antique, et ce dans différentes civilisations. Mais ils pouvaient présenter des fonctions différentes d’une culture à l’autre. Les genres d’emblèmes qui nous sont le mieux connus sont les signa romaines, qui servaient d’enseignes sur le terrain à diverses unités militaires, et des ombrelles et éventails riches en symbolique, largement utilisés en Asie du Sud-Est.
La plus ancienne des bannières parvenues jusqu’à nos jours est vieille d’environ cinq millénaires et nous vient d’Iran. Cet étendard était fait de métal. En effet les tissus étaient d’usage très rare à cette époque. On se servait donc de cuir, de métal, de bois ou d’autres matériaux.
Ce fut en Chine ancienne, où la tradition de la production de soie remonte au troisième millénaire avant notre ère, que pour la première fois une étoffe de soie servit comme bannière. La pièce de tissu pouvait être fixée sur la hampe par le côté, ce qui lui conférait une plus grande importance. Les bannières de soie se répandirent au Moyen-Orient dès la période préislamique, soit avant le septième siècle de notre ère. C’est dans cette région que se développa aussi par la suite une symbolique abstraite, en raison de l’interdiction de l’image en vigueur au sein de l’Islam.
L’introduction des bannières dans le monde occidental constitua un apport culturel des Croisades, menées de la fin du xie siècle au xiiie siècle par les seigneurs européens contre l’Islam. D’autres sources historiques affirment que les Vikings utilisaient déjà des bannières comme signe de reconnaissance ; à l’appui de cette théorie, on trouve certaines mentions dans le poème épique médiéval Beowulf, qui a probablement été rédigé au huitième siècle après le Christ.
Diversification des motifs en Europe.
Les armoiries, qui sont de nos jours encore volontiers présentes sur les drapeaux et bannières, apparurent au Moyen-Âge pour une raison très pratique : les chevaliers devaient être capables de s’identifier mutuellement sur les champs de bataille, pour éviter d’avoir à combattre un allié par erreur. Tout d’abord, les symboles représentés sur les drapeaux eurent un caractère purement décoratif. Ce ne fut que pendant les Croisades que ces symboles purent acquérir une importance accrue : ils symbolisaient désormais avant toutes choses les privilèges et les droits du chef d’armée.
Les pavillons dans la marine
À partir de la fin du xiie siècle, le pavillon acquit peu à peu, sur les navires, le sens qui sera le sien par la suite. Les premières descriptions de bâtiments battant pavillon les situent en Mediterranée ; en Mer du Nord, il fallut attendre le milieu du xiiie siècle pour que les premiers navires en arborent. Mais déjà à cette époque, les premières règles d’utilisation des pavillons avaient été fixées. C’est ainsi qu’en 1270, le roi d’Angleterre signa un accord avec le Comte de Flandre, accord qui stipulait que leurs navires devaient battre leurs pavillons distinctifs corrects. Naviguer sous un faux pavillon était donc déjà mal vu, dès la fin du Moyen Âge.
À la fin du xve siècle, la coutume consistant à obliger les navires à afficher leur appartenance nationale par leur pavillon se perpétua, et sera même plus tard ancrée dans la loi ; de ces évolutions naquirent ultérieurement les drapeaux nationaux en usage aujourd’hui. Enfin, au xviiie siècle, se développèrent des codes de signaux pour la navigation maritime, à base de pavillons.
Le drapeau comme marque de la nationalité
À l’époque moderne, en parallèle au développement des États-nations sous leur forme actuelle, apparut ce qui prit le nom de « drapeau national », qui servit alors de symbole d’appartenance des citoyens à une nation. Le plus ancien des drapeaux nationaux est celui des États-Unis, connu aujourd’hui sous le nom de « bannière étoilée », dont les premières versions remontent à l’année 1775.